"L'intelligence collective" - Joseph Henrich
Opposé à une compréhension superficielle de la sélection naturelle comme une lutte entre plusieurs individus pour leur survie, Joseph Henrich met en évidence l’originalité de l’être humain, lequel se développe bien plus par l’association que par l’affrontement. Il réfute ainsi le darwinisme social, doctrine selon laquelle les hommes sont mis en concurrence individuellement et dont seuls les plus performants survivent.
Au contraire, c’est par l’intelligence collective que peut se développer un peuple, et cette intelligence s'accroît plus par accumulation culturelle que par des variations génétiques. Dès lors, c’est le collectif, par son intelligence partagée, qui développe la technologie humaine, bien plus que l’individu, qui invente toujours dans une culture qui le précède et lui permet d’inventer.
"Qui n’imite point, n’invente point." Alain

Comment une espèce devient-elle culturelle ?
L’humain s’oppose à l’animal en ce qu’il parvient à englober par la culture la simple génétique pour se développer. Cet avènement de la culture est permis par la propension naturelle de l’humain à imiter : c’est donc par l’apprentissage et l’observation des autres que le savoir se transmet le mieux pour l’homme.
« Au lieu d’opposer les explications « culturelles », « évolutionnaires » et « biologiques », les chercheurs ont récemment constitué un riche corpus d’où il ressort que la sélection naturelle, en agissant sur nos gènes, a façonné notre psychologie d’une manière qui crée des processus évolutionnaires non génétiques capables de produire des adaptations culturelles complexes. La culture et l’évolution culturelle a favorisé les gènes qui nous font développer un cerveau doté de la faculté d’apprendre de nos congénères ».
« La sélection naturelle a pourvu notre espèce d’une large gamme de facultés mentales qui, de manière très efficace, nous permettent de tirer des informations de la pensée et du comportement d’autrui ».
« En fait, plus le problème est ardu (et plus l’incertitude est forte), plus nous avons tendance à nous fier à l’apprentissage culturel ; c’est précisément ce que décrivent les modèles évolutionnaires ». Nous usons également alors de la « transmission conformiste », c’est-à-dire le fait d’imiter le trait le plus courant », de « préférer la majorité à la pluralité ».
« Des économistes ont également montré, à l’aide d’expériences, que nous nous fions à cet apprentissage culturel affecté par un biais de compétence, ou par un biais de succès, afin de déduire et d’imiter les croyances des autres à propos d’une situation donnée, même quand ces autres disposent des mêmes informations que nous, et de nous adapter à des situations concurrentielles, dans lesquelles l’imitation d’autrui est loin de représenter la stratégie optimale ».
« Les bébés sont connus pour pratiquer ce que la psychologie du développement nomme la « référenciation sociale ». Quand un bébé ou un jeune enfant rencontre une situation inédite- s’il se dirige vers une tronçonneuse, par exemple-, il jette souvent un œil en direction de sa mère ou d’un autre adulte présent, afin de guetter chez eux une éventuelle réaction émotionnelle ».
« La mentalisation a pu se développer au cours de notre évolution (en s’écartant justement de la duperie, de l’exploitation et de la manipulation) pour que nous puissions mieux apprendre des autres, en déduisant les objectifs, les stratégies et les préférences de nos congénères afin de les imiter plus efficacement. La mentalisation peut aussi nous aider à enseigner plus efficacement, puisque l’enseignement exige que nous sachions déterminer ce que les apprenants ont besoin de savoir. Ces conjectures relèvent de l’hypothèse de l’intelligence culturelle ».
L’imitation est donc au fondement des normes sociales permettant la survie des groupes ; elle implique le besoin d’un exemple précédent l’individu, lequel exemple est porteur d’une intelligence culturelle collective qui structure son groupe.
« Au lieu d’opposer les explications « culturelles », « évolutionnaires » et « biologiques », les chercheurs ont récemment constitué un riche corpus d’où il ressort que la sélection naturelle, en agissant sur nos gènes, a façonné notre psychologie d’une manière qui crée des processus évolutionnaires non génétiques capables de produire des adaptations culturelles complexes. La culture et l’évolution culturelle a favorisé les gènes qui nous font développer un cerveau doté de la faculté d’apprendre de nos congénères ».
« La sélection naturelle a pourvu notre espèce d’une large gamme de facultés mentales qui, de manière très efficace, nous permettent de tirer des informations de la pensée et du comportement d’autrui ».
« En fait, plus le problème est ardu (et plus l’incertitude est forte), plus nous avons tendance à nous fier à l’apprentissage culturel ; c’est précisément ce que décrivent les modèles évolutionnaires ». Nous usons également alors de la « transmission conformiste », c’est-à-dire le fait d’imiter le trait le plus courant », de « préférer la majorité à la pluralité ».
« Des économistes ont également montré, à l’aide d’expériences, que nous nous fions à cet apprentissage culturel affecté par un biais de compétence, ou par un biais de succès, afin de déduire et d’imiter les croyances des autres à propos d’une situation donnée, même quand ces autres disposent des mêmes informations que nous, et de nous adapter à des situations concurrentielles, dans lesquelles l’imitation d’autrui est loin de représenter la stratégie optimale ».
« Les bébés sont connus pour pratiquer ce que la psychologie du développement nomme la « référenciation sociale ». Quand un bébé ou un jeune enfant rencontre une situation inédite- s’il se dirige vers une tronçonneuse, par exemple-, il jette souvent un œil en direction de sa mère ou d’un autre adulte présent, afin de guetter chez eux une éventuelle réaction émotionnelle ».
« La mentalisation a pu se développer au cours de notre évolution (en s’écartant justement de la duperie, de l’exploitation et de la manipulation) pour que nous puissions mieux apprendre des autres, en déduisant les objectifs, les stratégies et les préférences de nos congénères afin de les imiter plus efficacement. La mentalisation peut aussi nous aider à enseigner plus efficacement, puisque l’enseignement exige que nous sachions déterminer ce que les apprenants ont besoin de savoir. Ces conjectures relèvent de l’hypothèse de l’intelligence culturelle ».
La concurrence intergroupe façonne l’évolution culturelle
Pour Joseph Henrich, la concurrence entre les différents groupes, loin de rendre chaque société plus individualiste et égoïste, renforce les institutions qui profitent le plus au groupe. Il voit donc dans l’histoire du monde un progrès, au cours duquel l’homme tend vers de plus en plus de coopération à mesure que la concurrence confronte différentes normes sociales. C’est par la discussion entre ces différentes normes sociales que peuvent émerger les institutions les plus « pro-sociales », c’est-à-dire « des institutions qui conduisent au succès dans les cas de concurrence avec d’autres groupes ».
« On observe dans la concurrence intergroupe un processus important qui nous aidera à expliquer la diffusion des normes encourageant la pro-socialité ».
Catégories de concurrence intergroupe :
- « L’influence la plus immédiate et la plus directe de la concurrence intergroupe sur l’évolution culturelle s’exerce à travers les conflits violents qui voient certains groupes sociaux […] éliminer ou assimiler d’autres groupes pourvus de normes sociales différentes ».
- « Dans les environnements difficiles, seuls les groupes dotés d’institutions qui favorisent la coopération, le partage et l’entente peuvent survivre et se répandre ».
- « Comme les normes différentielles peuvent créer des groupes jouissant de plus d’harmonie interne, de coopération et de productivité économique, de nombreux individus seront incités à se joindre à d’autres groupes qui connaissent plus de succès que le leur ».
- « A cause de nos capacités d’apprentissage culturel, les individus sont enclins à côtoyer et à imiter les individus de groupes plus prospères, y compris ceux à qui leurs normes sociales valent de plus grands succès économiques ou une meilleure santé ».
« Avec le temps, diverses combinaisons de ces processus intergroupes vont s’agréger et recomposer d’autres normes sociales pour créer des institutions toujours plus pro-sociales ».
« La concurrence intergroupe, par son influence sur les normes sociales, les systèmes de réputation, les punitions et les institutions dont les individus font l’expérience, a bel et bien façonné notre évolution génétique ».
Pour Joseph Henrich, la concurrence entre les différents groupes, loin de rendre chaque société plus individualiste et égoïste, renforce les institutions qui profitent le plus au groupe. Il voit donc dans l’histoire du monde un progrès, au cours duquel l’homme tend vers de plus en plus de coopération à mesure que la concurrence confronte différentes normes sociales. C’est par la discussion entre ces différentes normes sociales que peuvent émerger les institutions les plus « pro-sociales », c’est-à-dire « des institutions qui conduisent au succès dans les cas de concurrence avec d’autres groupes ».
« On observe dans la concurrence intergroupe un processus important qui nous aidera à expliquer la diffusion des normes encourageant la pro-socialité ».
Catégories de concurrence intergroupe :
- « L’influence la plus immédiate et la plus directe de la concurrence intergroupe sur l’évolution culturelle s’exerce à travers les conflits violents qui voient certains groupes sociaux […] éliminer ou assimiler d’autres groupes pourvus de normes sociales différentes ».
- « Dans les environnements difficiles, seuls les groupes dotés d’institutions qui favorisent la coopération, le partage et l’entente peuvent survivre et se répandre ».
- « Comme les normes différentielles peuvent créer des groupes jouissant de plus d’harmonie interne, de coopération et de productivité économique, de nombreux individus seront incités à se joindre à d’autres groupes qui connaissent plus de succès que le leur ».
- « A cause de nos capacités d’apprentissage culturel, les individus sont enclins à côtoyer et à imiter les individus de groupes plus prospères, y compris ceux à qui leurs normes sociales valent de plus grands succès économiques ou une meilleure santé ».
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Vous voulez améliorer votre travail en groupe ?
Que pouvez-vous changer dès demain pour aller vers cet objectif ? Peut-être une meilleure organisation, des groupes de travail à taille humaine, pour générer de la confiance et de la qualité, et réplicables à grande échelle grâce au numérique ? Et si vous essayiez de nouvelles méthodes : les outils de l'intelligence collective, ça vous parle ?
Depuis bientôt 3 ans, Creagile forme des centaines de chefs de projet, managers, dirigeants, consultants à mobiliser l’intelligence collective et créer du changement positif qui s’entretient par l’auto-apprentissage.
Nous jouons le rôle d’un facilitateur neutre, expert et bienveillant, qui vous accompagne dans vos projets. En conduisant le changement de l’intérieur, vous l’instaurez de manière durable et performante !
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