Les Innovation Games® vus par un facilitateur graphique
Anaïs Bon, consultante en communication digitale et facilitateur graphique, revient sur sa formation aux Innovation Games proposée et animée par Creagile, spécialiste du serious game (jeux sérieux) collaboratif.
Quel est ton métier, ton parcours, l’univers dans lequel tu évolues ?
J’accompagne des PME et associations dans l’élaboration et la mise en œuvre de leur stratégie social media. J’interviens aussi ponctuellement comme facilitateur graphique : j’utilise le dessin pour aider à formaliser et synthétiser des discussions stratégiques. Par le passé, j’ai travaillé dans le secteur de la banque de détail sur des problématiques de webmarketing et d’accompagnement du changement. Aujourd’hui, je touche à tous les secteurs.
Tu viens de participer à une formation Innovation Games avec Creagile. Comment as-tu découvert les Innovation Games ?
J’avais découvert certains jeux sérieux en participant à des ateliers de créativité ludiques visant à répondre à une problématique spécifique d’une entreprise sociale. Mais je me suis vraiment initiée aux Innovation Games avec le livre Gamestorming(1) : jouer pour innover, qui est une formidable boîte à outils.
Fin 2015, pendant le mois de l’innovation organisé par Creagile, j’ai même eu le plaisir de m’entretenir avec Luke Hohmann, fondateur d’Innovation Games®. Il a une vision très inspirante de ce que les jeux sérieux peuvent apporter à l’humanité.
Quelles sont les raisons qui t’ont incité à suivre cette formation ?
Lire un livre, c’est bien, pratiquer, c’est mieux ! Il me semblait important de voir comment, concrètement, on peut appliquer ces jeux sérieux. Avec les bouleversements induits par la transformation digitale, le besoin d’innover et d’inventer de nouvelles solutions se fait sentir dans tous les domaines. Mes clients, quelle que soient leur taille, témoignent tous d’un besoin croissant d’agilité, et de méthodes permettant de mobiliser l’intelligence collective. L’envie de travailler de manière collaborative est souvent présente, mais les managers savent rarement comment s’y prendre.
J’avais envie de pouvoir leur apporter aussi ces outils, notamment pour les aider à clarifier leur vision et leurs objectifs. Pour paraphraser Sénèque, il n’est pas de bonne stratégie social media pour celui qui ne sait où il va !
Surtout, je voulais tester «en direct» comment ma pratique de facilitateur graphique pouvait s’articuler avec ces jeux sérieux, pour à la fois s’en nourrir et les enrichir.
En quoi la formation CREAgile t’a-t-elle permis de progresser par rapport à ces objectifs ?
La formation est très concrète, on est tout de suite dans la pratique. J’ai pu non seulement expérimenter les jeux en eux-mêmes, mais aussi voir comment je pouvais apporter ma valeur ajoutée au groupe en utilisant le dessin.
Un outil comme Speed Boat par exemple permet de faire le point collectivement sur une situation : quel est notre objectif ? qu’est-ce qui nous freine ? Dessiner au fur et à mesure les propositions des participants contribue à clarifier la vision commune. Notre entreprise est-elle plutôt un paquebot ou un catamaran ? Y a-t-il un capitaine à l’avant ? Le support visuel vient alimenter le débat d’une manière très naturelle et décontractée. Il permet à la fois de dynamiser le groupe et de susciter des réflexions qui ne se seraient sans doute pas faites autrement.
Personnellement, j’ai trouvé passionnant d’être à la fois participante et facilitateur graphique de l’exercice. Dans cette position intermédiaire, j’étais obligée de prêter une vraie attention aux idées de tout le monde, pour les représenter de manière fidèle et équitable.
Quelle est pour toi la valeur ajoutée des Innovation Games par rapport aux outils que tu connaissais déjà ?
La force des Innovation Games est qu’ils sont très structurés et structurants. On travaille en temps limité, la méthode est claire, et on a forcément un résultat à la fin. C’est formidable aussi bien pour les gens qui ont des idées mais ont du mal à passer à l’action, et pour les gens très opérationnels qui croient à tort qu’ils ne sont pas créatifs. Ce sont des outils conçus pour la collaboration, mais j’ai pu expérimenter depuis la formation qu’ils peuvent aussi être d’une grande aide pour réfléchir seul et organiser sa propre pensée. Bien collaborer avec soi-même, c’est déjà précieux !
(1) Gamestorming, Ed. Diateino, 2014 - préfacé par Creagile